L’histoire de l’odontologie

L’odontologie est une discipline qui consiste à étudier les dents, les tissus de soutien, les articulations mandibulaires et les maladies bucco-dentaires. Cette science a connu de nombreuses évolutions depuis des millénaires, avec plusieurs disciplines et domaines odontologiques différents.

Les dents ont plusieurs rôles comme la mastication, la déglutition, le goût, la phonation et l’esthétique, et leurs pathologies ont des répercussions sur la santé en général. La plupart des affections bucco-dentaires entraînent des douleurs plus ou moins intenses, et c’est pour cette raison que l’homme s’est intéressé très tôt dans l’histoire à l’odontologie.

Cette discipline est l’une des premières de l’histoire, et elle comporte la chirurgie dentaire, les extractions, ainsi que les diverses pathologies des dents.

Nous allons étudier l’évolution de l’odontologie selon les différentes périodes de l’histoire :

  • La base de l’odontologie en Antiquité
  • Le début de la médecine moderne au Moyen Age
  • La révolution scientifique de la Renaissance
  • Développement d’outils Prémoderne
  • L’odontologie aujourd’hui

L’odontologie, spécialités et pratique

L’odontologie est un domaine vaste, qui consiste à étudier tous les aspects liés à la dent, de sa naissance aux pathologies menant à son extraction, en passant par la façon dont elle vit dans son environnement. Elle touche à plusieurs domaines comme l’embryologie, la mastication, la déglutition, la phonation, l’occlusion dentaire, les caries, les nécroses, le traitement des dents, les gencives, les os, les sécrétions salivaires…

Au fil du temps, les médecins ont pu approfondir leurs connaissances et diviser l’odontologie en plusieurs disciplines telles que l’odontologie conservatrice, la parodontologie, la traumatologie ou l’implantologie. En pratique, l’odontologie est aujourd’hui exercée par les chirurgiens-dentistes et les stomatologues.

Les premiers signes connus de la pratique de cette science remontent à -7000 ans, à l’ère néolithique, dans l’actuelle province pakistanaise. Cette époque était marquée par une grande sédentarité chez l’homme, qui bouleverse son régime alimentaire, détériore son état de santé, et donc sa santé dentaire, à cause d’une alimentation riche en sucre.

C’est alors qu’apparaissent les caries, jusqu’alors inédites, ce qui entraîne le développement des prémices de la chirurgie dentaire, avec l’utilisation d’outils de précision ayant servi à tailler des petites perles. Certaines plantes anesthésiantes ont pu être administrées aux patients, d’après les recherches effectuées sur ces sites.

L’odontologie pendant l’Antiquité

Vers -3000 ans, plusieurs civilisations attribuaient l’origine des caries à des vers, une explication qui était adoptée en Asie Mineure, en Egypte, en Inde, en Grèce, en Europe, au Moyen-Orient et en Amérique du nord.

Pour traiter les malformations dentaires chez les enfants, les praticiens leur faisaient ingérer des souris cuites, un traitement perpétué par plusieurs civilisations comme les arabes, les grecs et les romains. L’obturation dentaire était réalisée à l’aide d’éclats de pierre et d’or, et de nombreux médecins ont rédigé des documents sur les traitements dentaires, comme Hippocrate, Celse, Pline, ou Claude Galien. Chez les chinois, le blanchiment des dents était réalisé en utilisant du gingembre et du musc.

C’est Hippocrate qui a établi le lien entre l’état des dents et l’alimentation, et qui a préconisé la nécessité des examens dentaires, le soin des caries, ainsi que l’extraction des dents mobiles. L’anatomie de la bouche, le nombre de dents, et leurs formes, ont été décrits avec précision à cette époque, par Claude Galien, qui a également découvert les nerfs et les vaisseaux composant les dents. L’utilisation du clou de Girofle comme antalgique, le rôle de la cavité buccale, la nécessité de la mastication et les premiers jalons de la prothèse dentaire ont été décrits par Pline l’Ancien.

Dans la Rome Antique, l’hygiène dentaire était bien présente, avec l’utilisation de cure-dents en os et de brosses à dents, ainsi que le rinçage de la bouche avec du vin. Les dents extraites étaient parfois remplacées par des éléments sculptés en ivoire ou en os, fixés aux dents adjacentes par des rubans en or.

L’antiquité était marquée par une évolution des croyances, de la théorie du ver vers une science incertaine, avec l’utilisation de certaines plantes médicinales contre les douleurs dentaires, de pinces et d’outils pointus.

L’odontologie au Moyen Age

Les bases de la médecine moderne ont été posées au moyen âge, par les médecins arabes et perses en s’inspirant des philosophes gréco-romains comme Aristote et Platon.

C’est ainsi que l’hygiène dentaire stricte était recommandée par Al-Razi, avec le nettoyage des dents après les repas à l’aide de « Siwak », qui est l’ancêtre du dentifrice. De même, les techniques de détartrage, de cautérisation et d’extraction ont été décrites par Abu Al-Qasim, présenté comme étant le père de la chirurgie moderne. Il était le premier à prôner une approche scientifique basée sur l’intervention chirurgicale et l’observation clinique. C’est également au moyen âge que Avicenne a mis en place des méthodes de prévention pour limiter les caries, basées sur l’étude clinique, l’hygiène et la prophylaxie.

En Europe, le moyen âge a connu la recrudescence des arracheurs de dents, des charlatans qui pratiquaient les soins et les extractions en spectacle de rue, alors que la médecine dentaire était monopolisée par l’église, sans avancée scientifique majeure.

L’odontologie pendant la Renaissance

A l’époque de la Renaissance, les scientifiques se sont attelés à acquérir des connaissances médicales sur l’anatomie humaine, alors que la limite entre médecine et croyances n’était pas encore bien nette. Certains d’entre eux ont risqué leur vie pour la science et le savoir, car ils étaient traités de mécréants.

L’ère de la renaissance a connu une révolution intellectuelle, scientifique et artistique, avec de grandes découvertes en chirurgie, en ophtalmologie, en pharmacologie et en obstétrique. Les barbiers qui pratiquaient une médecine approximative n’avaient plus le droit de pratiquer la chirurgie, sauf pour assister les médecins et ainsi acquérir de nouvelles connaissances.

C’est entre les années 1400 et 1500 que Léonard de Vinci a fourni les premiers dessins exacts décrivant le lien entre les racines des dents et les sinus maxillaires. Un peu plus tard, c’est André Vésale qui a commencé à s’attaquer aux nombreuses croyances et idées reçues, en montrant la structure de la dent et en établissant son lien avec l’os et la pulpe, grâce au microscope.

C’est également à la même époque que Bartolomeo Eustachi a rédigé le premier livre consacré à l’anatomie des dents, qui s’intéresse entre autres à l’embryologie dentaire. Les pathologies dentaires et les pulpites ont été décrites au moyen âge par Ambroise Paré, qui reconnaissait la médecine dentaire comme une vraie spécialité.

En revanche, le moyen âge n’a pas connu d’évolution dans la structure thérapeutique spécifique, et la spécialité de médecine dentaire n’existait pas.

L’odontologie pré moderne

L’ère pré moderne a connu de nombreuses évolutions des pratiques dentaires, qui ont débuté en 1728 avec les travaux de Pierre Fauchard, et son œuvre où il présente la pose de prothèses et l’utilisation de la fraise pour tailler les dents. Il faudra pourtant attendre le 20ème siècle pour que des outils spécifiques soient développés. Fauchard décrit également la relation entre la santé dentaire et générale, établit le lien entre le sucre et les caries, et préconise le remplissage des cavités par des plombages. Cette avancée majeure a permis de médicaliser la profession.

En 1789, la porcelaine a été proposée en remplacement de l’ivoire pour fabriquer les dents artificielles, avec des résultats plus durables. Les médecins ont aussi pris conscience de l’importance de stériliser les outils, grâce aux travaux de Louis Pasteur en bactériologie.

L’anesthésie a commencé à se développer dans les années 1800, avec les études de Horace Wells, qui a expérimenté le protoxyde d’azote, dans le but d’améliorer le confort des patients. C’est à cette époque que la première école dédiée à l’odontologie a ouvert ses portes aux Etats Unis, après l’instauration des premiers cours d’odontologie dans leurs écoles allemandes.

Les rayonnements X ont été utilisés pour obtenir la première image d’une dent en 1895, et à partir de là les dentistes n’ont plus travaillé à l’aveugle.

L’odontologie moderne

Avec la révolution industrielle et la professionnalisation des métiers de la santé, les cabinets dentaires modernes se sont développés et ont proliféré.

Le 20ème siècle a connu d’importantes révélations sur la formation de la lésion carieuse, et les facteurs de risque ont pu être décrits précisément, comme l’hygiène et l’environnement socio-culturel. Des progrès considérables ont également eu lieu, en rapport avec les techniques thérapeutiques, la chirurgie, l’imagerie, les matériaux utilisés, ainsi que les soins curatifs et préventifs.

Un développement et une modernisation des cabinets dentaires ont permis de créer un environnement plus favorable et plus confortable pour les patients.

Aujourd’hui, au 21ème siècle, l’odontologie ne cesse d’évoluer, bien qu’elle soit déjà à la pointe de la technologie, avec une mise au point régulière des démarches de soins, des protocoles thérapeutiques, des matériaux, des techniques, des outils et des concepts.

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